Entre énergies fossiles, crise énergétique, énergies renouvelables, greenwashing, promesses de nouvelles énergies à la carotte 4.0 pour sauver le monde, le tout dans une ignorance plus ou moins prononcée pour chacun de ce que coûte notre mode de vie à la terre, c’est le bordel… Appelons Horatio des Experts Miami pour profiler un peu toutes les énergies.
1 . Le pétrole ou le Parrain.
Source d’énergie la plus consommée dans le monde, le pétrole est une roche liquide issue de la décomposition d’animaux marins, ayant mis plusieurs centaines de millions d’années à se former. Son extraction est passée par un pic en 2006, cela ne veut pas dire qu’il n’y en a plus, mais que son extraction décroît structurellement depuis. Le pétrole règne en parrain sur toute la société : vos tomates consommées ce midi ont parcouru 700 bornes grâce au pétrole, le jeans commandé ce weekend a été fabriqué grâce à du coton cultivé en Inde, puis acheminé dans des usines pour être confectionné, coloré puis acheminé jusqu’à vous grâce au pétrole, les vidéos HD de petits chats vous font pleurer de rire parce que des data center ont été alimentés en énergie par le pétrole (essentiellement). Le parrain a des ramifications partout, il tient l’économie, les politiques… Il sait que s’il tombe, tout le monde tombe. Alors il est toujours là, fier de lui d’arnaquer toute la société : en grande partie responsable des 800.000 morts annuels dus à la pollution en Europe, il rigole de voir que personne ne lui tient rigueur alors que tout le monde monte au créneau pour un virus au track record bien inférieur.
2 . Le charbon ou le tueur en série
Le Charbon est un combustible fossile issu lui de la transformation de végétaux dans les couches géologiques depuis des centaines de millions d’année.
Le charbon a un pouvoir calorifique inférieur à celui du pétrole tout en dégageant plus de CO2 à quantité initiale égale. Ce qui fait de lui le plus grand tueur en série que la planète ait jamais connu, et ce depuis le 18è siècle où il a fait ses premières victimes en propulsant la révolution industrielle. Force est de constater que ce tueur là est habile pour passer sous le radar de la police. En 2019, le monde a financé pour 750 milliards de dollars pour le développement du charbon. Le charbon n’en a pas fini. Et on continue d’ouvrir des centrales thermiques par centaines chaque année.
3 . Le nucléaire ou le premier de la classe
Un premier de la classe, ça bosse en blouse blanche, ça a des lunettes à quadruple foyer, et ça a des boutons rouges (pas nucléaires ceux là) sur le visage. Un bon QI ne signifie pas toujours bon QE. Des hordes de scientifiques ont trouvé dans la scission nucléaire un moyen de produire de grandes quantités d’énergie en utilisant des ressources abondantes, et en produisant des déchets qui peuvent être gérés sans faire trop de problèmes. D’autres hordes de scientifiques, à l’ego bien fourni, ont vu dans le nucléaire un moyen de montrer aux autres pays qui c’est le patron. Le premier de la classe sait résoudre les équations, il est moins fort en pédagogie. Il est dans son monde de premier de la classe. C’est ainsi qu’un sondage BVA paru en 2019 montre qu’une majorité de français pense que le nucléaire est un des responsables du réchauffement climatique. Sauf qu’en réalité, un kWh de nucléaire dégage quatre fois moins de CO2 que le solaire… Alors vous me direz il n’y a pas que le CO2 dans la vie : oui, mais on en reparlera quand la planète aura atteint les plus deux degrés…
4 . Le solaire ou le mythomane
Alors lui, il débarque dans la planète énergie avec de belles promesses. Très belles. Trop ?
Et vazi que j’achète une voiture électrique avec le coeur léger en me disant que ce sera pas moi le responsable du réchauffement climatique. En même temps, un panneau solaire tout noir plein de technologie ça nourrit les espoirs de l’innovation salvatrice perpétuelle.
En vrai, oui la ressource étant le soleil, elle est inépuisable, sauf qu’il faut la transformer, et pour cela on a besoin de métaux, et de terres rares, éparpillées dans les couches terrestre, et dont le processus d’extraction est long, complexe, extrêmement consommateur d’énergie, d’eau et de produits chimiques. Alors oui pendant la durée de vie d’un panneau, ce dernier sera non émetteur de CO2 ni d’autres gaz, mais bien avant sa mise en production il a été responsable d’une telle consommation d’énergies (fossiles) qu’un kWh de solaire émet 7 fois plus que le même kWh d’éolien ou de nucléaire. Toutefois cela reste plus de dix fois moins que le kWh de fioul ou charbon : le solaire a commencé par un mytho, mais il a de bons atouts. En outre, il crée de nouveaux emplois par les investissements liés au développement de cette filière. Partiellement démasqué, le mytho Solaire est encore confidentiel dans le monde, et a même connu beaucoup moins d’investissements que le serial killer charbon ces dix dernières années.
5 . L’éolien ou le nouveau riche
Grande star des énergies dites renouvelables, l’éolien est venu étaler sa notoriété dans les champs, sur les côtes, dans les esprits… Comme le solaire, il a un atout de poids : il vente, ca fait tourner la roue, ca fait de l’électricité… De quoi enfin aimer les jours de vent.
Comme tout nouveau riche, il est peu représenté, avec seulement quelques pourcent de part du mix énergétique mondial.
Les nouveaux riches ont un statut tellement rapidement obtenu qu’ils sont instables, bloqués entre l’image et le fond… Et oui, le vent ne souffle pas toujours, ni à la même intensité, ni dans la même direction… Et quand il ne souffle pas, il faudrait pouvoir le stocker, à moins qu’il soit un simple complément aux autres énergies. Une fois parlé du vent, parlons de l’éolienne en tant que telle. En comparant l’éolien à du nucléaire considérant tout le cycle de vie d’une éolienne et d’une centrale EPR : il faut 10 fois plus de béton et 5 fois plus d’acier pour un GWh d’éolien que pour le même GWh de nucléaire. Le nucléaire va produire des déchets que l’éolien ne produira pas, mais il est important de souligner que le béton et l’acier sont très énergivores : extraction de métal, transport jusqu’à l’usine, usinage, transport jusqu’au lieu de montage, montage…. Et une pale d’éolienne a une durée de vie de 10 ans environ. Les coûts de démontage, retraitement ne sont pas anodins.
L’éolien reste moins énergivore que son pote photovoltaique. Bienvenue Eol dans le grand gâteau de l’énergie pour goinfrer la société moderne.