On parle souvent d'endorphine et d'adrénaline pour évoquer les bienfaits de la course à pied, mais la chimie du sportif est plus riche avec des vertus insoupçonnées. Avez-vous déjà couru pendant au moins 30 minutes, seul(e) ou en équipe ? Avez-vous déjà fait un footing pour vous calmer ou vous ressourcer ? Probablement oui, et alors vous vous êtes déjà posé cette question : que se passe-t-il dans mon corps et pourquoi je me sens mieux ?
Courir à allure modérée déclenche la production de substances chimiques endogènes jouant un rôle clé dans nos ressentis positifs. Elles participent à la transmission de l’information dans notre corps, que ce soit entre neurones (elles agissent alors en tant que neurotransmetteurs) soit via le sang vers les organes (on parle alors d’hormones).
Tout le monde connaît les endorphines (des hormones), dont la quantité peut être multipliée par cinq après l'effort, vous procurant une sensation de bien-être et d'euphorie. Le sport contribue aussi à stimuler la production de dopamine, un neurotransmetteur agissant sur le plaisir et la vigilance, qui diminue aussi la sensation de fatigue. Comme pour les endorphines, le corps sécrète de la dopamine quelques minutes seulement après le début de la course, l’effet est donc immédiat.
D'autres neurotransmetteurs et hormones sont produits : l'adrénaline et noradrénaline. Secrétées par le corps quelques secondes à peine après le début de l’activité physique, elles répondent à un besoin d'énergie, par exemple pour faire face au danger et placent ainsi le corps dans les meilleures conditions qui soient pour produire un effort comme attaquer, fuir ou tout simplement courir. Attention à l'hormone dite "du stress", le cortisol, qui en trop grande quantité, par exemple lors d'un stress prolongé, induit des effets néfastes sur le corps. Le surentraînement est d'ailleurs propice à une surproduction de cortisol.
L'ocytocine, une hormone et neurotransmetteur, est associée au lien entre une mère et son enfant ou entre deux amoureux. Mais les propriétés de l'ocytocine ne se limitent pas là et s'enrichissent depuis un siècle.
L’ocytocine est un octopeptide synthétisé dans l’hypothalamus qui permet de stimuler l’émission de lait ainsi que les contractions utérines. Parallèlement, elle favorise le comportement protecteur de la mère envers ses petits, via le système dopaminergique. Chez l’homme, différentes études mis en évidence des effets positifs et durables de l’ocytocine sur la confiance, l’empathie, la générosité, la sexualité, le lien social et la réactivité au stress. Là où cela devient intéressant, c'est que l'ocytocine est impliquée dans la pratique de la course à pied collaborative. Contrairement aux autres hormones et neurotransmetteurs, l'ocytocine n'est pas sécrétée lors d'une activité sportive réalisée en autonomie.
En effet, elle est produite lors de relations sociales positives, comme par exemple : un câlin, des compliments reçus ou donnés, lorsque nous faisons ou recevons un cadeau, lorsque nous partageons un moment agréable avec nos collègues. Dans le monde professionnel, la production d'ocytocine, liée à la pratique du sport entre collègues, aura pour effet de créer de l'attachement entre collègues, de l'empathie et un besoin de partage. L'ocytocine crée en nous un sentiment d’intimité et de confiance qui facilite en retour les interactions sociales et les comportements de type altruiste ou coopératifs.
En conclusion, la chimie du sport est très instructive des bienfaits empiriquement observés. On peut donc en tirer des enseignements sur les comportements ou situations favorables à leur sécrétion et, sur leurs multiples bénéfices, personnels et sociaux : dans la vie sentimentale, amicale, ou encore professionnelle. Encore faut-il tenir ses résolutions pour se (re)mettre durablement!
Et vous ?Courez-vous de temps en temps ou pas du tout ? Si oui, percevez-vous les bienfaits d'un footing ? Ou encore vous sentez-vous plus apaisé(e) et relaxé(e) après des félicitations ou encouragements ?