Grâce à la dématérialisation, on pourrait penser que le numérique peut être une solution aux problèmes écologiques mondiaux. Néanmoins, plus on dématérialise, plus on utilise d’énergie. Même si toutes les interactions se passent en ligne (communication, récoltes d’informations…), les impacts de la pollution numérique sont bien réels. En effet, le numérique est responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre produits dans le monde.
Pollution numérique : définition
Voici une définition de ce qu’est la pollution numérique venant de l’association Greenpeace : “ La pollution numérique désigne toutes les formes de pollution engendrées par le secteur informatique : émissions de gaz à effet de serre, contamination chimique, érosion de la biodiversité, production de déchets électroniques. Le gros de cette pollution a lieu au moment de la fabrication du matériel (et non lorsqu'on les utilise).”
Les sources de la pollution numérique
La production d’appareils électroniques
La pollution numérique s’apprécie sur le cycle de vie d’un objet : importation et utilisation des matériaux dans le but de fabriquer nos appareils électroniques, les modes de transports utilisés… Tout cela est source de pollution.
Par exemple, la production d’un téléviseur nécessite d’extraire 2,5 tonnes de matières premières et génère 350 kg de CO2.
Selon l’ADEME, la phase de fabrication s'avère encore plus énergivore que la phase d'utilisation d’un produit par les consommateurs. La fabrication impacte nos ressources naturelles. En effet, elles ne se reproduisent pas à la vitesse de nos besoins.
La tendance qui se dessine n’est pas très optimiste, la planète comptera 48 milliards d’objets connectés en 2025 avec une empreinte environnementale 3 fois plus importante qu’en 2010.
Le réseau Internet
L’ADEME indique que 40% de la pollution électrique provient des réseaux.
Le réseau internet n’est pas immatériel. En effet, il est composé d’une multitude d’équipements informatiques (câble, ordinateurs, etc). Ces derniers stockent des données (vidéos, photos, emails…) vers nos terminaux domestiques. Toutes ces technologies représentent un coût écologique important.
Les datacenters et l’hébergement
Un data center est un lieu où sont entreposés des serveurs stockant et mettant à disposition des entreprises des données, des logiciels et des infrastructures informatiques virtualisées et accessibles via le cloud computing.
En 2020, on estime le nombre de datacenters à environ 4 500 dans le monde, dans 122 pays. Ils seraient plus de 150 en France dont une cinquantaine en Île-de-France.
Ces machines sont essentielles à l’industrie puisqu’elles collectent et rassemblent des données, néanmoins elles restent extrêmement néfastes pour notre planète.
Selon l’ADEME, 30% de la pollution électrique provient des datas centers. En effet, pour les faire fonctionner, cela demande beaucoup d'énergie : climatisation, électricité, eau… Cette consommation d’énergie vise à augmenter dans les prochaines années en raison des pratiques énergivores.
Netflix et les plateformes de streaming
Selon une analyse réalisée par SaveonEnergy en mars 2020, les 64 millions de vues de la saison 3 de la série "Stranger Things", diffusée par Netflix, ont émis 189 000 tonnes de CO2, ce qui équivaut à 676 millions de km parcourus en voiture !
De plus, d’après Greenpeace le streaming représente 60% des flux de données sur internet. Selon le think tank The Shift Project, la consommation de streaming vidéo (VoD, Youtube, réseaux sociaux, etc.) émettrait près d’1% des émissions mondiales de CO₂.
Les objets connectés
On sait que nos objets connectés sont mis à mal par leurs fabricants avec l'obsolescence programmée : la réduction volontaire de la durée de vie d’un produit afin de pousser le consommateur au rachat.
Selon l’ADEME, passer de 2 à 4 ans d’usage pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50% son bilan environnemental. Un gain autant économique qu’écologique.
De plus, la pollution numérique vient également du recyclage de nos appareils connectés. Les déchets électroniques et électriques (DEEE) sont destinés à être recyclés car ce sont une mine de ressources réutilisables.
Des usagers encore mal informés
73% des Français n’ont jamais entendu parler d’écologie digitale et seuls 40% d’entre eux ont conscience de l’impact des outils numériques sur l’environnement. C’est ce que révèle une étude menée par Occurrence pour l’ONG Digital for the Planet.
De plus, d’après un sondage de l’Observatoire du numérique pour le Forum international de la météo et du climat, seulement 4 français sur 10 ont conscience de l’impact des outils numériques sur l’environnement.
Il serait temps de sensibiliser la population française aux enjeux environnementaux.
Comment tenter de réduire la pollution numérique ?
À l’échelle de l’entreprise
Pour réduire son empreinte carbone, il est possible pour l’entreprise d’établir un bilan carbone pour évaluer ses émissions de gaz à effet de serre et trouver des solutions afin d’y remédier.
Proposer une politique RSE engageante pour les salariés en leur proposant de participer à des collectes de déchets, cela vous permettra de répondre aux différents enjeux du développement durable. Avec Squadeasy, vous pourrez engager vos collaborateurs grâce à la gamification.
De plus, il est possible de réduire ses émissions carbone en entreprise en entreprenant des gestes simples. Exemple : préférez l’utilisation de vos anciens appareils électriques sans acheter du neuf, malgré que l’on sait que les fabricants tentent de réduire la durée de vie de nos appareils avec l'obsolescence programmée. Vous avez la capacité de faire réparer vos objets ou d’acheter d'occasion (reconditionné).
À l’échelle individuelle
Nous pouvons chacun aider à la diminution de la pollution numérique.
Voici quelques exemples de gestes que nous pouvons adopter afin d’y parvenir :
- - Limiter la haute définition de nos vidéos
- - Bloquer la lecture automatique des vidéos sur les réseaux sociaux
- - Éviter les objets connectés (assistant virtuel, montre connectée, etc)
- - Éteindre votre box internet lors de vos absences ou durant la nuit (lorsque vous n’en avez pas l’utilité)
- - Gérer le trafic de votre boîte mail en vous désabonnant des newsletters que vous ne lisez pas et en triant vos emails.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la pollution numérique, vous pouvez lire notre article : impact du numérique sur l’environnement.