L'absentéisme par définition ce sont les absences répétées d’un salarié sur son lieu de travail, c’est une véritable problématique pour les entreprises autant en termes de baisse de productivité, que de gestions humaines et donc indubitablement en pertes financières.
Le baromètre Ayming mesure depuis 2008 le taux d’absentéisme en France et fournit des statistiques intéressantes sur l’absentéisme des français au travail. Ainsi, en 2019, le taux d’absentéisme moyen en France était de 5,11 % soit une augmentation de 0,01% par rapport à 2018. Concernant le nombre de jours moyens d’absence pour les salariés concernés, ils s’élèvent à 18,7 en moyenne par an soit une augmentation de 0,01% par rapport à 2018.
Derrière la relative stabilisation de ces chiffres (en attendant ceux de 2020), nous allons revenir plus en détail sur l’absentéisme, comment l’expliquer, les conséquences et les moyens à mettre en place pour l’éviter.
C'est quoi l'absentéisme ?
L’ANACT définit l’absentéisme comme “toute absence qui aurait pu être évitée par une prévention suffisamment précoce des facteurs de dégradations des conditions de travail entendus au sens large : les ambiances physiques mais aussi l’organisation du travail, la qualité de la relation d’emploi, la conciliation des temps professionnel et privé, etc”
Toutes les absences ne relèvent pas de l’absentéisme puisque les absences tels que les congés, maternité, formation, accidents, etc… sont encadrés dans la législation, ces absences ont une fréquence régulière et sont prévues dans le fonctionnement normal de l’entreprise.
Quelles sont les causes de l'absentéisme au travail ?
Les causes de l’absentéisme sont nombreuses et dépendent en grande partie du ressenti du salarié face à un certain nombre de situations rencontrées au travail. Pourtant, on peut observer que certaines variables reviennent fréquemment et jouent régulièrement le premier rôle dans l’absentéisme des salariés :
- - Des conditions de travail difficiles: Les conditions de travail compliquées peuvent être source d’absentéisme, elles peuvent concerner autant des mauvaises conditions d’un point de vue physique (efforts répétés et intenses) que psychologique (pression des supérieures ou charges de travail trop importantes). De plus, si les locaux de l’entreprise sont vétustes, avec du bruit ou d’autres éléments perturbant à long terme la concentration du salarié, cela peut mener à de l’absentéisme.
- - La transformation du travail: Avec la crise sanitaire, le télétravail s’est généralisé et ce mode de travail ne convient évidemment pas à tout le monde. Tous les salariés ne bénéficient pas de bonnes conditions pour travailler à distance aussi bien au niveau des équipements, que du contexte familial ou du mode de travail à distance. Le télétravail suppose de nouveaux enjeux pour les managers comme pour les équipes qui doivent faire beaucoup d’efforts notamment dans les relations humaines, la relation au client et la manière d’aborder une journée quotidienne de travail. Cette transformation du travail qui tend vers une numérisation croissante des processus peut rebuter les salariés, certains peuvent ne plus se retrouver dans cette évolution et vont donc se mettre à la marge du groupe.
- - Le manque de perspective d’avenir: Si le salarié ne retrouve aucune perspective d’évolution dans son travail ou de possibilité de progression dans le système hiérarchique de l’entreprise, cela peut mener à une baisse de sa motivation et à long terme à de l’absentéisme. Grimper dans la hiérarchie est une marque de confiance de l’entreprise au salarié et si on refuse au salarié cette perspective il peut y voir une défiance et un manque de considération.
- - L’équilibre difficile entre vie professionnelle et personnelle:
- Des horaires de travail atypiques ou un trajet domicile-travail très contraignant peuvent vite devenir problématiques pour le salarié. Il peut avoir le sentiment que le travail empiète énormément sur sa vie personnelle et que la coupure avec le travail est très difficile voir impossible. Ces conditions peuvent mener à l’absentéisme voir au burn-out et ainsi mettre le salarié dans une position très délicate.
Quelles sont les conséquences de l'absentéisme au travail ?
- L'absentéisme peut donc être la cause de différentes raisons mais un certain nombre d’entre elles démontrent un problème dans le fonctionnement de l’entreprise. Ces absences répétées peuvent avoir des conséquences non négligeables sur l’entreprise et ses performances, que les coûts soient quantifiables directement ou bien des coûts indirects :
- - Les coûts directs mesurables: Les coûts financiers sont directement mesurables, les absences répétées d’un salarié qu’il s’agisse du maintien du salaire de celui-ci ou bien du paiement d’un remplaçant pour compenser le travail non fait, font perdre beaucoup d’argent à l’entreprise. De plus, l’absentéisme peut avoir des coûts de gestion par les équipes administratives ou recrutement notamment, ainsi qu’un impact sur le coût de la protection sociale non négligeable.
- - Une performance de l’entreprise ralentie: L’absence d’un ou plusieurs salariés entraîne nécessairement des dysfonctionnements dans l’organisation de l’entreprise mais elle peut aussi entraîner des baisses de la productivité ou un ralentissement de l’activité de l’entreprise. Selon le poste du salarié, s'il est clé dans un processus bien défini, il peut créer un réel manque à gagner pour l’entreprise et une baisse de la compétitivité face aux concurrents.
- - Coûts indirects: Lorsque un salarié n’est pas présent, son travail doit être effectué par ses collègues, ceux-ci vont donc voir leur charge de travail augmenter accompagné d’une pression accrue et vont être plus exposés aux risques psycho-sociaux. Ce coût social peut être une grande source de stress sur les collaborateurs et sur l’entreprise.
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L'absentéisme au travail en chiffre
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Les dernières statistiques liées à l'absentéisme
Dans le 13e baromètre de l'absentéisme 2021 ressort 3 chiffres clés :
- 6,87% taux d’absentéisme moyen,
- 25,1% jour d'absence en moyenne par salarié en 2020,
- 45% des collaborateurs souhaitent changer de poste et/ou d’entreprise.
Combien coûtent l'absentéisme au entreprise
L'absentéisme est un coût jamais comptabilisé dans les résultats, les bilans de l’entreprise. Il est représenté comme un coût caché très important, il coûterait 107,9 milliards d’euros par an, soit 4,7% du PIB.
Sur certaine période on remarque que le taux d’absentéisme est plus important que d'autres. C’est le cas en automne et en hiver, à cause des épidémies de grippe, ou les salariés qui travaillent dans le BTP sont davantage absents lors d'intempéries par exemple. Même si ces absences sont connues et récurrentes, elles ne dépendent pas de l’entreprise, mais l’employeur doit prendre des mesures afin de les limiter au maximum.
Comment lutter et prévenir l'absentéisme au travail ?
Comme nous l’avons vu précédemment, l’impact de l’absentéisme n’est pas négligeable et il convient donc pour les entreprises de lutter et de prévenir le plus efficacement possible avant que la situation ne devienne critique. Il faut donc mettre en place une démarche de qualité de vie au travail efficace pour améliorer le bien-être des collaborateurs et réduire l'absentéisme.
Mesurer l'absentéisme au travail grâce aux outils de suivis
La première phase est une phase de diagnostic, l’absentéisme doit être mesuré afin de pouvoir quantifier et qualifier le problème. Certains indicateurs sont pertinents notamment : la nature des absences (arrêt de travail par exemple), la durée des absences (une absence est considérée “courte” en dessous de 10 jours, “moyenne” entre 10 jours et 2 mois, et “de longue durée” si elle dépasse les 3 mois), l’évolution des absences, l’âge, le sexe, l’ancienneté, le type de poste occupé, etc...
Recueillir le feedback et écouter ses salariés
Afin de limiter au maximum l’absentéisme, il est important que les managers ou la direction soit à l’écoute des salariés concernant leur ressenti face à la charge de travail, aux conditions de travail ou à des problèmes personnels qu’ils auraient pu rencontrer. Cette étape d’écoute se fait sur le long terme, sur des temps formels ou informels mais doit avoir pour objectif de comprendre les autres et de faire preuve d’empathie lorsque c’est nécessaire.
Pour structurer et encadrer ces entretiens, il est notamment possible de réaliser des entretiens individuels lors de points réguliers avec un suivi et un feedback en découlant. Si les salariés sont très nombreux, des questionnaires QVT peuvent aussi permettre de trouver une solution et d’éviter ainsi une situation plus compliquée.
Mettre en place des actions correctrices
Il paraît évident qu’un taux d’absentéisme élevé ou bien des absences répétées d’un salarié doivent être une source de remise en question pour l’entreprise. Si le salarié est absent pour une raison indépendante de la volonté de l’employeur (santé, accident, grossesse, etc…) cela aura peu d’impact sur le fonctionnement de l’entreprise. En revanche, si l’absence est le fruit d’un mal être du salarié au travail, il faut pouvoir trouver une solution rapide et efficace.
Au retour d’absence du salarié, le manager doit pouvoir changer certains processus dans l’entreprise en améliorant la communication interne, en clarifiant et en apportant plus de transparence sur des points clés. Prévenir l’absentéisme, c’est aussi faire en sorte que la qualité de vie au travail du salarié soit optimale et pour cela mettre en place des actions dans ce sens. Le bien être au travail peut prendre plusieurs aspects, de l’amélioration des espaces de travail (bureau, matériel), aux méthodes de travail (télétravail, horaires aménagés) ou en renforçant la cohésion sociale au sein de l’entreprise par le sport, le jeu ou les deux à la fois.
Lorsque les solutions sont mises en place mais ne sont pas suffisantes, car le salarié ne se sent toujours pas à son aise et que cela se ressent sur son temps de présence au bureau, un licenciement peut envisager si le salarié est sujet à des absences injustifiées et/ou répétées.