En France, plus de 3 millions de personnes sont en situation d'épuisement professionnel et sont victimes de burn out. Femmes, hommes, jeunes, personnes âgées: en définitif, c'est beaucoup trop de personnes qui en sont touchés et ont trop longtemps été laissées de côté et non prises au sérieux. Alors que ces symptômes d'épuisement psychologique touche de plus en plus de salariés, il aura fallu attendre l’année 2019 pour que l’OMS reconnaisse enfin le burn out comme une maladie. Dans cet article, nous allons nous interroger sur cette maladie, afin pour vous apporter les outils nécessaires afin de la prévenir, dans le cas où vous y serez confrontés. La santé mentale est une priorité pour se sentir bien dans sa vie personnelle, mais également professionnelle.
La Haute Autorité de Santé donne une définition de cette maladie : “ épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel”.
Ce syndrome d’épuisement professionnel est également caractérisé comme un processus de dégradation étendu sur 3 dimensions (d’après les travaux de Christina Maslach) :
1. L’épuisement émotionnel;
2. Le cynisme vis-à-vis du travail ou la dépersonnalisation (déshumanisation, indifférence);
3. La diminution de l’accomplissement personnel au travail ou réduction de l’efficacité professionnelle.
Malgré le fait qu'on associe souvent travail et stress, que dans de nombreuses situations le salarié est mis souvent sous pression, l'employeur se doit, au travers de mesures en lien avec la QVCT, permettre à chaque collaborateur de trouver du bien-être dans son travail et de prévenir en cas de problèmes liés à son travail. C'est pourquoi l’Organisation mondiale de la Santé définit la santé comme : «un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité »
Une bonne santé mentale est indispensable, elle permet en outre de s’épanouir et d’être productif, de donner du sens à sa vie.
Voici le plan d’action mis en place par l’OMS :
La cause du burn out est souvent liée à différents facteurs de stress et de risques psychosociaux :
Ces facteurs risques ont été déterminés grâce au rapport Gollac. De plus, ils peuvent se combiner selon certains métiers d’aide à la personne et à la charge émotionnelle inhérente à ces professions.
La fatigue et le burn out sont souvent associés. Une mauvaise gestion de notre énergie peut être un des facteurs qui conduit à une situation d'épuisement au travail. Mais ce n’est pas une simple fatigue qui est ressentie, c’est un sentiment de vide, où la personne en question n’a plus aucune ressource pour faire quoi que ce soit, c’est souvent difficile à accepter pour la personne concernée, mais également pour l’entourage.
L’énergie consommée par une personne va être plus ou moins forte selon les tâches face à laquelle elle va être confrontée durant sa journée.
Lorsque vous n'êtes pas en situation de burn out, si vous ressentez un manque d’énergie, vous aurez toujours la capacité de faire des choses, malgré le manque de concentration, d’efficacité, etc. Il faut se méfier de cet état, il peut être trompeur, il n’est pas durable sur le long terme. À force de trop “tirer sur la corde”, on peut vite se retrouver dans une position critique vis à vis de sois-même.
Pour prévenir au mieux la fatigue, il faut identifier ce qui nous prend plus ou moins d’énergie dans notre journée. Pour cela, il faut faire “un tri” entre ce qui est indispensable et accessoire. Il faut également apprendre à faire des pauses, des moments où l’on s’autorise à ne pas être productif. Une bonne alimentation peut également aider à pallier la fatigue du corps.
Comme indiqué précédemment, le burnout peut se manifester suite à une surcharge de travail, qui engendre une fatigue extrême, surmenage, un manque d’estime de soi. Dans les pires cas, cela peut amener une personne à une dépression voir une hospitalisation.
Cette maladie est également négative pour la performance et la productivité d’une entreprise, avec les absences répétées et le désintéressement total des personnes concernées.
Pour éviter une surcharge de travail et de productivité, on peut suivre le même principe qui a été cité pour la fatigue. Il est important de s’accorder des pauses, un temps où l’on peut décrocher de ses tâches, un moment à soi, qui permet au cerveau de se reposer et de se déconnecter.
Le burn out survient après un long cheminement de symptômes de stress, d’angoisse.
L’anxiété survient le plus souvent face à une action ou face à une situation, ce qui est un sentiment parfaitement normal. Néanmoins, elle peut vite devenir problématique.
Pour gérer l’anxiété, il est possible de procéder de différentes manières :
Lorsque l’on fait face au burn out, donc à une situation de stress et d’angoisse permanente, il est difficile d’avoir une qualité de sommeil irréprochable. En effet, on peut rencontrer des difficultés à s'endormir ou bien, on peut se réveiller en pleine nuit toujours avec le même problème : un tas de pensées qui traversent l’esprit sans arrêt, le cœur qui s’emballe, etc.
Pour un bon couché, voici ce que vous pouvez mettre en place:
De plus, vous pouvez également être sujet à des problèmes de digestion, qu’il ne faut pas prendre à la légère. En effet, le stress impact votre appétit, il est donc possible que vous ayez plus ou moins d’appétit. Cela peut vous causer des problèmes d’intestin ou d’estomac. Vous pourrez constater que vous maigrissez de la mauvaise manière, ou au contraire prendre du poids, puisque vous sécréterez beaucoup plus de cortisol (une hormone sécrétée pendant les moments d'anxiété, il joue un rôle important dans l'adaptation physiologique de l'organisme au stress et contribue, dans certaines affections où il est produit en excès, à induire un stockage des graisses dans l'abdomen).
Pour éviter les problèmes d’alimentation, n’hésitez pas à vous rapprocher d’un médecin, ou d’un nutritionniste. Ou encore n’hésitez pas à pratiquer une activité physique régulière, cela vous permettra également d’évacuer vos angoisses. Rien que pratiquer tous les jours la marche aura des effets probants:
Passez à la mobilité durable comme le vélo pour vous dépenser et moins polluer. Ainsi, vous réduirez votre empreinte carbone et votre dépense énergétique sera plus importante ce qui vous aidera à dormir.
Le stress est un facteur déclencheur de migraine. Les migraines sont souvent handicapantes lorsqu'elles surviennent, elles peuvent empêcher la personne de continuer son activité.
Lorsqu’elles surviennent voici quelques astuces pour la calmer :
Les troubles de l’humeur prennent en otage la personne qui en souffre. En effet, le trouble de l’humeur est dur à gérer pour la personne qui en est victime, mais aussi pour l’entourage de cette dernière.
Il existe:
Ces troubles engendrent des conséquences sur la vie quotidienne de la personne qui en souffre, autant au niveau personnel que professionnel, ce qui peut être embarrassant et impact sa productivité au sein de son entreprise.
Les troubles de l’humeur sont également associés à l’irritabilité.
Une activité physique, comme : le vélo, la marche, la natation, peuvent vous aider à vous apporter du bien-être et à vous apaiser. Additionner avec une bonne alimentation afin de garder la santé.
La dépersonnalisation à une place centrale dans le processus du burnout, elle signifie : des comportements et attitudes impersonnelles. C’est le sentiment de perte de sens de soi-même, le plus fréquemment dans une situation dans laquelle la personne n’a pas le contrôle. Ce symptôme survient comme une défense pour la personne qui n’arrive plus à surmonter son anxiété, néanmoins elle est contradictoire, car elle va renforcer ce sentiment d’anxiété.
Afin d’évaluer le degré de votre burn out vous avez la possibilité de vous référer au questionnaire MBI (Maslach Burn Out Inventory- auto évaluation). Ce test sur le burn out est composé de trois parties :
- L'épuisement émotionnel,
- La dépersonnalisation,
- L'accomplissement au travail.
Pour prévenir le burn out il y a de nombreux signes avant-coureurs qui permettent de l’identifier également grâce à nos précédentes préconisations.
Il est primordial de consulter son médecin généraliste, lorsque l’on aperçoit les premiers symptômes du burn out (que l’on soit victime ou spectateur), afin de pouvoir le traiter de la meilleure façon, et récolter des conseils.
Même si dans certains cas cette maladie est compliquée à soigner, avec des possibilités de rechute.
Tout d’abord les premiers indicateurs qui peuvent aider à repérer une personne en situation de burn out : un changement de comportement, un repli sur soi, une fatigue importante, un désengagement inhabituel ou encore des absences répétées.
On peut également les identifier avec l’aide de différentes analyses :
Il existe également des questionnaires disponibles en ligne afin de mesurer soi-même sa situation mentale :
Nous vous recommandons tout de même de faire appel à un professionnel de santé afin de parler de votre situation et d’entamer le processus de guérison.
De plus, il est également important de mettre en place des mesures de prévention collective de l’épuisement professionnel :
Malheureusement, la loi n’a pas prévu d’obligation pour prévenir le burn out, en effet, il n’a pas encore été reconnu comme accident du travail par le Parlement. Néanmoins, il est reconnu comme maladie professionnelle, s'il est prouvé qu’il crée une incapacité permanente d’au moins 25 %, constatée par un médecin. En cas de négligence, l’entreprise peut être condamnée à verser jusqu’à 10 000 euros d’amendes.
Les seules obligations de l’entreprise sont :
Pour éviter le burnout, il est primordial d’adopter des méthodes de management douces envers ses collaborateurs :
Pour guérir du burnout il faut procéder par étapes:
- Identifier les facteurs : fatigue inhabituelle, sensation de vide, baisse de l’estime de soi, irritabilité, angoisse, etc.
- En parler avec son médecin généraliste ou médecin du travail : un arrêt de travail sera prévu, la durée sera adaptée selon l’évolution de la maladie.
- Un psychiatre est préconisé afin d’entamer le processus de guérison et si besoin un traitement médicamenteux, mais également pour poursuivre l’arrêt maladie
- Il est recommandé que le médecin traitant se mette, avec l’accord du patient, en contact avec son médecin du travail,
- L’analyse du poste et des conditions de travail (réalisée par l’équipe pluridisciplinaire coordonnée par le médecin du travail).
Il est très difficile de sortir d’un burn out tout seul. Il est impératif d’en parler avec des professionnels de la santé qui seront là pour vous accompagner dans votre rétablissement, en évitant les risques de rechutes par la suite.
N'hésitez pas à prendre rendez-vous, lorsque pour vous la charge de travail ou mentale est trop dure, ils seront là pour vous écouter et vous conseiller et non pour vous juger.